Association pour la Restauration de la Chapelle Sainte-Matrone

Une sainte Matrone portugaise

livre : Corografia portuguesa

Antonio Carcalho da Costa (1706) mentionne dans sa Corografia Potugueza (1) l'existence d'une sainte Matrone, fille du roi suève Remismund ou Remismundo. Elle fut martyrisée vers 545 avec douze autres compagnes.

Les Suèves arrivèrent dans la péninsule ibérique en 409, en même temps que d'autres envahisseurs comme les Vandales et les Alains. Un peu plus tard vinrent les Wisigoths. C'est la pression des Huns qui déclencha cette vague de migrations. Les Suèves fondèrent un royaume qui dura moins de deux siècles, dans le nord-ouest de la péninsule. Il englobait les villes de Bracara Augusta (Braga), Portus Cale (Porto), Lucus Augusta (Lugo) et Asturica (Astorga). Ce territoire couvre, en gros, le nord du Portugal actuel, la Galice et l'ouest de la province de Léon. Notre titre "Une sainte Matrone portugaise" est donc réducteur.

La sainte Matrone qu'on fête à San Prisco en Italie venait, selon l'érudit Michele Monaco, du royaume des Suèves qui, à l'époque, adhéraient à l'arianisme (comme leurs voisins, les Vandales ou les Wisigoths). Ils persécutèrent assidûment les fidèles au catholicisme.

(1) Chorographie en français. C'est la description d'un pays, comme la géographie est la description de la terre.

(2) Arianisme : doctrine d'Arius, correspondant à l'une des voies que suivit le christianisme à ses débuts. L'arianisme niait la divinité du Christ, qui aurait été créé inférieur au Père, mais supérieur aux humains. L'arianisme fut condamné en 325, au concile général de Nicée. Malgré cela, son opinion se répandit avec une grande rapidité.


Voir une carte de la migration des Vandales et des Suèves en passant votre souris ici.